Une cinquantaine de résidents est associée à l’opération « Arata’i Utuafare » qui consiste en une initiation active à la soudure. Elle présente l’avantage sur les formations traditionnelles d’associer les stagiaires par un partage de leur connaissance et de leur expérience.En effet, quoi de mieux que la pratique pour apprendre !Si un enseignement théorique, où le respect des règles de sécurité est ressassé, s’avère indispensable, très vite, ceux qui l’ont reçu apprennent aux suivants.

Cette méthode présente un avantage certain en cette période de la Covid-19 où on doit bannir les regroupement. Là, pas plus de cinq personnes s’attèlent à la tâche, masqués et dans le respect de la distanciation physique. Lundi matin, l’espace du gymnase avait été mis à contribution pour une grande réunion de ces petits groupes, en présence de notre adjointe Yolande Bennett en charge de la Jeunesse, des Sports et de l’Insertion sociale. Car ce projet dynamique est monté de toute pièce par notre service de la Jeunesse qui fait donc là preuve d’innovation.La semaine dernière, une dizaine de résidents des quartiers allant de Papara au PK 5 avait suivi l’opération « Arata’i Utuafare ».

Ce lundi c’était au tour des administrés de Erima, Arahiri et de la vallée de Tefaaroa. Cette initiation à la soudure se concentre sur un exemple qui s’avère immédiatement fort utile : la construction d’un four « Rocket ». Alimenté au bois, il présente la forme de deux conduits reliés -l’un réservé au combustible et l’autre à la chaleur qui viendra cuire ce que l’on place au-dessus. On devine son intérêt pour tous nos barbecues, mais il est aussi une belle solution de secours en cas de pénurie de gaz.Une dizaine a déjà été réalisée et immédiatement récupérée par les apprentis-soudeurs. A terme, donc, pour les 50 intéressés, 50 fours rockets verront le jour. Herman, le formateur est très satisfaits de ses élèves. D’autant que certains connaissent déjà le métier et partagent volontiers leur expérience. Il ne faut pas plus d’une journée pour réaliser un de ces fours rockets.

Herman est également ravi de l’implication des femmes qui apparaissent plus curieuses et intéressées par un emploi qu’on disait auparavant réservé aux hommes. Cette initiation ouvre des perspectives que l’on ne soupçonnait pas. On songe à approfondir l’enseignement pour devenir soudeur professionnel, voire monter sa propre petite entreprise. Le budget initial reste modeste.
Dans les 100.000 Fcfp pour une perceuse, une meuleuse et un poste à soudure de base, avec ses mèches et ses baguettes. Il existe des organismes de soutien, comme l’ADIE, pour se lancer et ensuite, une bonne pratique fait une bonne expérience et une bonne réputation. Le projet « Arata’i Utuafare » rayonne donc d’un beau dynamisme, à l’image des éclairs que font les mèches quand elles se consument.