Le célèbre acteur américain Marlon Brando était venu à Tahiti en 1960 pour le tournage de la deuxième version des « Révoltés du Bounty », dont il tenait le rôle principal. A 36 ans, il tomba sous le charme de la Polynésie française et de sa partenaire tahitienne Tarita Teriipaia, 19 ans, qu’il épousa et qui lui donna deux enfants. Cherchant un endroit où s’installer, Marlon Brando allait acheter Tetiaroa en 1965. Il y construisit un petit hôtel et aménagea une petite piste d’aviation pour desservir plus facilement l’atoll, à partir de Tahiti.
Marlon Brando mourut en 2004 et ses héritiers promurent un projet hôtelier ambitieux et novateur avec le soutien du groupe Beachcomber. Baptisé « The Brando », cet hôtel de luxe est en cours de finition. Il se présente résolument comme un modèle d’intégration à l’environnement. Jusque dans sa construction, les promoteurs en ont fait un exemple de développement durable. Ils utiliseront toute la gamme des énergies renouvelables et promeuvent un tourisme vert pour conserver au site tout son attrait… et son mystère.
Notamment, le grand challenge est de minimiser au maximum la facture énergétique dans le respect de l’environnement. On devrait atteindre les 100 % d’autonomie énergétique et écologique.
Toute la gamme des énergies renouvelables sera exploitée, de l’huile de coprah à la place du fioul, aux 2.800 panneaux solaires installés le long de la piste. Le solaire devrait fournir pour 35 % de la demande énergétique des infrastructures.
Le projet comprendra 35 villas de 100 m2 avec terrasse de 50 m2 et piscine privative. On y comptera également 24 villas, parfaitement intégrées dans la végétation, et situées à une trentaine de mètres de la bande côtière pour éviter les incidences des fortes houles et conserver à la plage son côté immaculé, désert. Sur pilotis, pourvus de leur piscine personnelle, ces bungalows seront également isolés les uns des autres, fondus dans la nature et, bien évidemment, pourvus du confort optimal pour satisfaire la clientèle visée.
Les restaurants seront édifiés sur le même principe et un spa, au bord d’une lagune créée sur le site d’une ancienne tarodière, prendra place au centre du motu Onetahi -seul concerné par le projet.
Un véritable village sera créé pour accueillir dans de bonnes conditions le personnel nécessaire au fonctionnement de l’établissement. Il sera installé à proximité de la base scientifique, un laboratoire d’études des spécificités et de la diversité de la nature avoisinante.
Côté climatisation, le Tahiti Beachcomber se repose sur son expérience réussie à Bora Bora. La climatisation des villas et des restaurants sera entièrement fournie par le système d’eau collectée à 900 m. La pose des tuyaux suscitait, encore peu, des questions quant à son impact sur le platier. Le promoteur a joué la carte de la transparence totale. C’est là un des arguments forts de son succès. Il entend ainsi obtenir la certification environnementale LEED de niveau platine.
Quant aux autres motu de l’atoll, un point d’honneur est porté au respect de leur environnement propre en le conservant en l’état, désert et sous surveillance.
Suivant les exigences de l’Aviation civile, la piste initiale a dû être rallongée pour atteindre les 780 mètres. Par manque d’espace, il a fallu, changer son angle de 18 degrés et assurer une emprise qui porte, en plus, la largeur du tout à 100 m ! « Air Tetiaroa » desservira l’atoll, ainsi que trois navires (une barge de 20 m pour les marchandises et deux navettes de 60 places pour le personnel). L’hôtel devrait ouvrir en fin d’année 2013.
Il aura nécessité un investissement de 5 milliards Fcfp pour ses infrastructures auxquelles viendront s’ajouter 3 autres milliards pour la seule élaboration et installation de la couverture énergétique, économique et écologique de l’atoll.